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    Fiche d'élevage Lasius niger.

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    ant/avenue
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    Fiche d'élevage Lasius niger. Empty Fiche d'élevage Lasius niger.

    Message par ant/avenue Dim 23 Juin - 18:01

    Biotope :

    Fiche d'élevage Lasius niger. Jardin10


    Fiche d'élevage Lasius niger. Jardin11



    Taille de la gyne:
    8,0 à 10,0mm
    Gynie: Monogyne

    Fiche d'élevage Lasius niger. Reine-10


    Taille des ouvrières:
    3,0 à 5,0mm
    Morphisme: Monomorphe

    Fiche d'élevage Lasius niger. Ouvrie11


    Taille du mâle:
    3,5 à 4,5mm

    Fiche d'élevage Lasius niger. 63568010


    Reconnaissance :

    Au Nord de sa répartition, il s'agit d'une espèce très dominante sur son milieu. Il n'est pas rare qu'elle soit très présente dans les milieux anthropisés tels que les jardins et les zones urbanisées. C'est la classique petite "fourmi noire" souvent décrite par les néophytes. Elles sont opportunistes dans la nature. En zone rurale, elles monopolisent en générale un arbre ou plusieurs plans infestés de pucerons, qu'elles élèvent avec soin et dont le miellat constitue leur principale source de nourriture. En zones urbaines, les poubelles, parcs et cuisines feront leur bonheur.
    L'espèce est polydomique, c'est à dire que la colonie n'hésite pas à disperser de petits groupes d'ouvrières pour couvrir plus de terrain/de source de nourriture. Le dioxyde de carbone semble stimuler leur activité. Celui-ci, dégagé par l'activité métabolique de l'insecte au travail, stimulera ses pairs dans les alentours afin de réaliser la tâche, comme creuser les galeries d'un nid.
    Lasius niger peut, de façon très éventuelle, pratiquer la Parthénogenèse thélytoque : les ouvrières peuvent pondre des œufs diploïdes qui se transformeront en femelles, en plus de pouvoir pondre des œufs haploïdes donnant naissance aux mâles.

    Le polymorphisme est absent, on notera cependant qu'avec l'évolution de la colonie, des ouvrières de taille importante peuvent apparaître, ce sera d'autant plus flagrant si les premières générations sont encore là.
    L'espèce essaimant tout le long de l'été. Les essaimages sont généralement décrits de fin Juin à début septembre, avec un pic d'activité en Juillet - aout. Les sexués mâles et femelles sont produits à la mi-printemps, période pendant laquelle il n'est pas rare d'observer de gros cocons qui se dorent la pilule au soleil. Les essaimages sont massifs et parmi les plus importants des espèces françaises. La densité parfois élevée de nid permet d'observer de véritables "pluies de gyne" qu'il suffit de ramasser au sol. On peut observer peu avant l'essaimage une grande agitation autour des sorties de nids spécialement conçues pour cela. Les sexués y rentrent et ressortent sans pour autant s'envoler, jusqu'au moment clé.
    Dans la nature et en captivité, Lasius niger peut pratiquer la "pléométrose primaire". C'est à dire qu'un certains nombre de gynes coopèrent lors de la fondation afin d'augmenter leurs chances de survie. En effet, le couvain ainsi que la première génération d'ouvrières seront plus conséquents. Cependant, lorsque la colonie prend de l'ampleur, les ouvrières élimineront toutes les gynes surnuméraires pour n'en garder qu'une qui sera certainement à leurs yeux, la plus en forme et la plus féconde.
    L'espèce est faiblement polyandre, les reines les plus imposantes pouvant probablement s'accoupler plusieurs fois. Cette espèce pratique la compétition de fondation. Dans un milieu donné, où beaucoup de gynes ont essaimé et trouvé un coin apte à la fondation; les jeunes colonies se pillent les unes les autres, parfois sans violences. Il est même possible que les ouvrières, voire les gynes, rejoignent la colonie victorieuse. L'une des colonies grandissant de plus en plus, englobera les autres et occupera seule le milieu. A noter que les gynes surnuméraires finiront également par être éliminées.
    Si vous croisez des Lasius sp. noires partageant leur nid avec des Lasius sp. jaunes, il s'agit simplement d'un cas de parasitage. En effet lesLasius niger peuvent être l'hôte des fourmis parasites Lasius du sous-genre Chthonolasius.

    Observations comportementales :

    L'espèce sépare les différents stades du couvain, qui est généralement imposant par rapport au nombre d'ouvrières. Les trophallaxies sont impressionnantes et peuvent compter un nombre d'ouvrières important (>5). La colonie, timide quand elle est jeune, gagne énormément en assurance avec le temps, jusqu'à fourrager sans cesse dans l'aire de chasse. Lorsqu'on leur met à disposition un substrat creusable, en bonnes bâtisseuses, elles aménagent efficacement leur nid et la sortie de l'aire de chasse. Dans la nature, elles forment des dômes de terre entre les végétaux ayant fonction de solariums. Elles y entreposent les cocons pour accélérer leur développement. Les larves mâles et femelles sont repérées très tôt par les ouvrières et immédiatement séparées les unes des autres.

    Fondation:

    Indépendante et claustrale, la reine tient sur ses réserves jusqu'à donner naissance à ses premières ouvrières. Placer la reine fécondée dans un tube à essai muni d'une réserve d'eau. Les premières ouvrières devraient apparaître 6 semaines plus tard, elles seront environ une dizaine et seront de très petite taille (3mm).

    Le nid :

    Le nid n'a pas besoin d'être blindé car cette espèce ne creuse pas le béton cellulaire. Si dans la nature elles logent dans la terre, elles se contentent de tout, du nid en plexiglas au béton cellulaire. Le nid devra être relativement bien humidifié, cette espèce en ayant besoin. 50% de la surface du nid humide semble un bon compromis. Si l'on constate la présence de nymphes nues, il faudra alors réduire l'humidification jusqu'à ce que les larves forment à nouveau des cocons. Les colonies deviennent populeuses, prévoir une aire de chasse adaptée. Un anti-évasion classique sera efficace, l'espèce n'étant pas spécialement doué en évasion.

    Hivernage :

    Comme toutes les Lasius françaises, elle est endogène- hétérodynamique : la diapause est obligatoire et déclenchée par l'horloge biologique de l'animal indépendamment des conditions extérieures. Un arrêt de la ponte, de la croissance du couvain et de l'activité de la colonie sont autant d'indices qui permettent de déterminer qu'une vernalisation sera nécessaire avant la reprise du développement. In natura, l'hivernage s'effectue environ de mi-octobre à mars. En captivité, généralement 3 mois de diapause sont proposés à une température de 6° à 15°, classiquement de fin novembre à fin février. Dans l'idéal, une baisse puis une remontée graduée de la température est préférable. Il convient de bien la nourrir de liquides sucrés avant de la mettre au froid. Il n'est pas nécessaire de les nourrir pendant la diapause.

    Nourriture :

    Lasius niger n'est pas difficile niveau nourrissage. Les petites fondations vont bouder nombre d'insectes, préférez donc les petites proies tendres (mortes et congelées depuis 72h par précaution) telles que les mouches ou les petits grillons. Si possible, arrachez-en un morceau afin de leur laisser libre accès à la chair. En revanche, les liquides sucrés tels que le lait-sucré, l'eau-miellée ou l'eau-sucrée remporteront un franc-succès. Les ouvrières sont rapidement physogastres et, en tube à essai, la gyne n'hésite pas à aller directement prendre sa part. En grandissant, la colonie acceptera toute sorte de nourriture, avec toujours une préférence pour les liquides sucrés.

    Conditions de maintien :

    En période de développement, cette espèce apprécie des températures aux alentours de 25°C. Une température comprise entre 23 et 27°C sera idéale. Elle tolère cependant des températures plus fraiches (20 - 23°C), il ne sera dès lors pas nécessaire de les chauffer pour peu que les températures de la pièce de maintien oscillent dans cet intervalle. Le temps de développement est fonction de la température. Il faut compter, à 25°C, environ 6 semaines pour le passage de l'œuf à l'imago. L'humidité devra être moyenne, environ 50% de la surface du nid. Il faut privilégier une partie du nid sèche pour les cocons.
    Généralités d'élevages : L'étape de fondation n'est pas particulièrement délicate, la grande majorité des gynes passant l'étape avec succès même dans de mauvaises conditions. Elles sont peu regardantes vis à vis de la source de nourriture, ne demandent pas un nid particulier et résistent globalement bien au stress ainsi qu'à une perturbation de la diapause. Pour cette raison cette espèce est, avec Lasius emarginatus, particulièrement adaptée aux débutants souhaitant s'initier à l'élevage de fourmis. Les fondations de Lasius niger peuvent être timides, mais gagnent grandement en assurance quand le nombre d'ouvrières va croissant.
    Beaucoup d'éleveurs ont tendance à se détourner des Lasius avec le temps pour rechercher des élevages moins classiques et plus exotiques. Cependant, cette espèce a tout pour plaire : une taille raisonnable, globalement prolifique, résistante et active. Elles feront donc également le bonheur des éleveurs les plus expérimentés.

      La date/heure actuelle est Ven 17 Mai - 5:30